mercredi 18 novembre 2015

La résistance, Gemma Malley (tome 2 de la Déclaration)

La résistance, Gemma Malley

G. MALLEY, La résistance, Paris, Naïve, 2008

Le résumé

Dans le monde d'Anna et de Peter, tout le monde vit éternellement. Enfin, tout le monde...Les Légaux, ces personnes qui, en acceptant la Longévite, acceptent aussi de ne plus avoir d'enfant, eux, peuvent vivre pour toujours. Il en va différemment pour les Surplus, ces enfants engendrés hors la loi, ces enfants qui n'auraient pas dû naitre. Dans ce tome deux, on retrouve Anna et Peter dans leur nouvelle vie; pouvant vivre en liberté grâce aux parents d'Anna et au meurtre commis par la mère de Peter. Mais, tout ne s'arrête pas là. Peter s'engage dans le Réseau Souterrain afin de lutter contre la Longévité et c'est surtout lui que l'on suit dans cette histoire qui nous montre l'envers du décor... Parce que oui, la science c'est beau, ça permet des choses magnifiques, mais les travers sont encore plus nombreux et...terribles!

Mon avis, ici


 


 

vendredi 13 novembre 2015

U4, Jules, Carole Trébor

 

Carole TREBOR, U4 Jules, Paris, Nathan, Coll. Syros, 2015

Le résumé

Le virus Utrech 4 décime la population. Dans ce tome, on rencontre Jules, jeune homme à l'apparence forte mais à l'intérieur très sensible. Découragé par tout ce qui arrive, Jules va devoir faire preuve de courage pour veiller sur Alicia, une petite fille qu'il retrouve dans l'un des appartements de son immeuble. Etrange, cette enfant de 7 n'est pas morte... Alors Jules va en faire sa motivation, sa raison de vivre, ou plutôt, de survivre.

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vendredi 6 novembre 2015

Arena 13, Joseph Delaney


 



Joseph DELANEY, Arena 13, Montrouge, Bayard Jeunesse, 2015


Le résumé


Dans le futur, les hommes ont presque disparu; les survivants vivent enfermés dans le pays de Midgard.  Dans les arènes de Gindeen, les bookmakers ont créé une vraie "industrie"; des combats ont lieu et les paris rapportent gros.
 C'est dans ce contexte que Leif arrive en ville: il veut combattre dans l'Arène 13, la plus dangereuse de toutes,  et demande à Tyron de le former afin de réaliser son rêve. Mais derrière tout cela, Leif n'a qu'un seul et unique but: vaincre Hob, l'épouvantable créature qui peuple ces terres et l'assassin de sa mère.
 
 

Mon avis de lectrice

 
Un grand merci à Booknode et aux Editions Bayard de m'avoir donné l'opportunité de lire ce roman dans le cadre de Lire avant tout le monde avec booknode.
 
Déjà quelle surprise et quelle joie lorsque j'ai découvert le livre dans ma boite aux lettres! Étant déjà fan de la couverture, en ouvrant le paquet, je n'ai pu retenir le WAOUHHH qui est sorti de ma bouche. Quel magnifique travail cette illustration! On ne peut qu'avoir envie de découvrir le roman en ayant cela sous les yeux. Une fois le livre lu, je me suis dit que la couverture représentait très bien l'histoire: le rouge pour le sang versé et les couleurs du fond pour montrer à quel point ce roman peut être noir, sanglant voire un peu effrayant. Le titre et le casque en avant-plan, ça donne vraiment de peps et de la profondeur à l'illustration. Bref, j'adore! Et, il faut le dire, une bonne couverture attire déjà une bonne partie des lecteurs.
 
Concernant l'histoire, j'ai trouvé les idées de l'auteur assez originales: de toutes les S-F que j'ai pu lire, je n'avais jamais entendu parler de Lacres, Djinns, etc. J'ai également apprécié certains choix de l'auteur comme le fait que Leif ne gagne pas le Tournoi des Apprentis. Dans d'autres histoires, peu importe que le héros ne sache pas s'entrainer suffisamment, il aurait gagné parce que c'est le héros et qu'il est le meilleur, cela semblerait normal. Or, ici, l'auteur a fait un choix logique et plutôt réaliste: même si Leif est talentueux, comment peut-il gagner alors qu'il n'a que quelques moins d'entrainement? Donc, il ne s'impose pas et même si ses résultats sont bons, non, il n'est pas encore le meilleur. Ça change de tous ces personnages principaux parfaits et invincibles.
Cependant, un petit bémol pour ce qui est du cadre spatio-temporel; je ne sais pas si c'est moi qui ai mal compris ou si l'auteur s'y est mal pris, mais je n'avais pas l'impression d'être dans une science-fiction. J'avais plutôt le sentiment d'être dans un monde complètement différent du notre et d'être dans de la fantasy: la magie d'Hob, les combats style mythologie, et même le vocabulaire,comme djinns, wurde, etc., m'ont vraiment fait penser à ce genre de littérature. Certes, on sait que c'est un monde futur, dans lequel les humains ont presque tous disparu, mais par rapport à ce premier tome, je n'ai pas vu assez d'éléments qui m'ont permis d' entrer en SF, si ce n'est les lacres qui sont contrôlés par une sorte de programme. Dans tous les cas, cela n'a pas entaché mon plaisir , mais tout au long de ma lecture, je me suis fait cette réflexion concernant le contexte de l'histoire.
Un autre point qui m'a marquée dans ce roman, c'est la façon dont l'auteur a choisi de traiter et de montrer les combats; on a vraiment l'impression que les combattants sont des chevaux qui doivent gagner une course. Joseph Delaney nous montre que, même dans ce genre de monde, l'argent a son importance et que l'homme garde ses vices: les jeux, les paris et surtout le fait de traiter les siens comme des animaux si cela peut lui rapporter de l'argent. On peut aussi faire le lien avec l'Antiquité romaine lorsque les gladiateurs combattaient pour le plaisir du peuple qui s'amusait de les voir s'entretuer. Il en va de même pour les lacres; j'ai directement associé la scène dans le sous-sol de l'Arène aux combats de chiens, illégaux, à notre époque. 
 
Ensuite, je dois dire que j'ai bien aimé le personnage principal, Leif, je l'ai trouvé très mâture malgré son âge et, même s'il s'est laissé piéger quelques fois, assez réfléchi. J'ai apprécié sa force de caractère et même quand il se plaignait, il se reprenait toujours et redevenait fort et combatif. Par contre, je n'ai pas du tout été charmée par Kwin! Je l'ai trouvé trop arrogante, avec son sale caractère, j'avais envie de lui mettre des claques. Certes, la question du sexisme est abordée puisque les femmes ne peuvent se battre dans les arènes, mais Kwin est un personnage trop impulsif qui n'hésite pas à mettre la vie des autres en danger pour son plaisir et pour se prouver qu'elle peut combattre. Je suppose que son caractère a plu à d'autres lecteurs, mais moi qui, d'habitude, aime les personnages dans ce style, là, ça n'a pas fonctionné du tout.
 
Pour finir, j'ai apprécié la plume de l'auteur; on parcourt les pages sans s'en rendre compte, on suit l'histoire qui est bien organisée. Les descriptions ne viennent pas ralentir le rythme  et pour un premier tome qui place l'intrigue et le contexte, l'action est présente et je ne me suis pas ennuyée du tout.
 
En conclusion, un premier tome prometteur dont j'ai hâte de découvrir la suite.
 

Mon avis de prof

 
Je suis presque certaine que les élèves entre 12 et 16 ans adoreraient ce roman! Tout y est pour les accrocher : un adolescent dont la vie n'est pas facile, de l'action, des combats, un "précepteur" qui va s'y attacher, une petite amourette, un méchant effrayant,...Bref, la bonne recette pour intéresser les jeunes selon moi.
De plus, ce qui, pour moi, est un point positif, c'est le fait que le personnage principal soit un garçon. J'ai souvent l' impression, sauf dans certains cas, que les héros masculins peuvent toucher un plus large public que les héroïnes. En général, une fille peut transférer sa personnalité à un personnage masculin; or l'inverse est plus difficile. Du moins, c'est ce qui est ressorti de plusieurs conversations avec mes anciens et nouveaux élèves.  
Concernant l'utilisation de ce roman en classe, je crois qu'un travail de comparaison entre la couverture et l'histoire serait géniale. En partant de la couverture, voir un peu ce que les élèves imaginent et puis comparer en lisant le livre. Et pour finir, pourquoi ne pas essayer de leur en faire écrire la suite? Simple, mais efficace. On pourrait aussi envisager des discussions autour des paris et des combats illégaux et de faire, aussi, le lien avec l'Antiquité romaine.
Personnellement, j'aurais des difficultés à l'inclure dans un thème précis puisque j'estime que le roman flotte en la SF et la Fantasy. Vu que la SF est abordée en 3 ou 4, on pourrait le proposer en même temps, mais selon moi, ce n'est pas vraiment le modèle type de SF. Ou alors, il faut le faire lire dans l'optique de prouver aux élèves qu'un auteur peut écrire un certain genre, mais surfer sur un deuxième en même temps.
Bref, pas mal de choses à faire, mais, d'abord, il faut attendre et espérer qu'il sorte en version poche.
 
 
 




mardi 3 novembre 2015

U4 Stéphane, Vincent Villeminot



V.VILLEMINOT, U4 Stéphane, Paris, Nathan, Coll. Syros, 2015

Le résumé


Un virus décime la population...Stéphane, fille d'un médecin, est livrée à elle-même; son père étant parti pour sauver le monde et trouver une solution afin de sauver l'humanité de cette épidémie. Alors, Stéphane essaye de survivre et décide de se rendre à Paris pour retrouver son père. Au fil de son voyage, Stéphane va vite se rendre compte qu'à situation désespérée, solutions désespérées!



 

Mon avis de lectrice

Impatiente de découvrir cette série, je n'ai pas pu m'empêcher, lorsque je me suis rendue à la bibliothèque de Huy et que j'ai découvert qu'ils y étaient déjà disponibles, d'en louer deux des quatre tomes. Encore plus impatiente, je n'ai pu attendre et je me suis attelée à cette lecture dès que les deux tomes furent entre mes mains: comme vous le voyez, j'ai décidé de commencer par Stéphane.
 
Avant cette lecture, j'avais, bien entendu, vu toute la publicité autour de cette nouveauté. J'ai, par choix, évité de regarder toutes les vidéos d'interview des auteurs afin de me laisser une vraie surprise. Je connaissais le concept et l'idée d'avoir 4 tomes, à lire sans ordre précis, écrits par 4 auteurs différents et en plus, dans un univers dystopique. Directement, cela m'a intéressée et je me suis dit : ça, c'est une série pour moi! J'avais trop hâte.
 
Et voilà qu'hier soir, après 3 jours de lecture, je le termine. Je me suis laissé la nuit pour réfléchir et remettre mes idées en ordre, parce que, contrairement à ce que j'aurais pensé, non, ce livre ne fut pas un coup de cœur. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, parce que j'ai pris plaisir à lire l'histoire et à découvrir l'univers du roman, mais il m'a manqué ce petit quelque chose qui m'oblige à tourner les pages plus vite, à aller voir quelques pages plus loin ce qu'il se passe alors que je n'ai pas encore fini la page que je suis en train de lire. Mais surtout, il m'a manqué ce petit truc au cœur qui fait que, quand je termine une histoire, je me dis: Oh, c'est déjà fini. Parfois, expliquer son ressenti, son avis n'est pas aisé parce qu'on a aimé ou pas, mais on ne sait pas toujours expliquer. Alors, pour essayer d'être la plus objective possible, je vais tenter de reprendre les points qui m'ont plu et déplu.
 
Tout d'abord, j'ai apprécié l'univers proposé: ce monde dystopique où seule une tranche de la population survit, où on apprend la raison de leur survie et où on découvre ce que chacun tente de faire pour survivre à ce chaos. Cet univers, ce chaos attire l'attention sur les comportements humains lors de catastrophe de la sorte : apparaissent alors la violence, le vol, l'agressivité, la peur, etc. Pour moi, cette histoire décrit très bien ce qu'il se déroulerait si une telle situation devait arriver dans la réalité. J'ai trouvé les réactions des personnages très vraies et même si ce genre d'événements n'a pas encore eu lieu, j'ai l'impression que les gens réagiraient exactement comme ça dans la "vraie vie". Il en va de même pour les décisions de l'armée; on comprend bien que pour eux, chaos équivaut à mesures très strictes et que, si un certain ordre n'est pas établi, les dirigeants s'imaginent que rien ne fonctionnera. Alors, la mise en place de couvre-feu, de règles et des R-Point leur semblent la seule solution. Et puis, il y a ceux qui ne sont pas d'accords et qui estiment, que non, la situation n'a pas à les forcer à rester grouper; certains veulent avoir le choix et pouvoir se débrouiller seuls. Seulement, les risques sont là et les circonstances obligent parfois à commettre des actes regrettés par après. Bref, le contexte spatio-temporel et ses conséquences sont bien décrits; on sait ce qui touche la population et on connait même la raison pour laquelle certains sont épargnés.  
 
Ensuite, pour ce qui est des personnages, j'en ai apprécié certains et puis d'autres, un peu moins. J'ai lu dans une critique qu'au début, les personnages vont et viennent et qu'on a pas le temps de vraiment s'y attacher. Je suis assez d'accord avec ce commentaire; l'exemple le plus flagrant est celui d'Alex. Certes, l'auteur a sûrement voulu nous prouver que dans ce genre de contexte, même les personnes importantes pour le personnage principal peuvent mourir, mais ici, on en apprend plus sur Alex, on se dit qu'il va faire partie de l'histoire, on s'y attache un peu et Hop, il disparait! De plus, on se demande ce qui se passera au R-Point avec Julien et les autres, et Hop, Stéphane s'enfuit et on n'en sait pas plus. Les personnages les plus décrits sont Marco, Yannis et François. Quand on sait que Yannis est un des autres tomes de la série, je crois que l'auteur aurait pu nous épargner certains détails pour qu'on n' en sache pas trop si on décidait de lire le tome YANNIS. Or, avec tout ce que j'ai appris dans ce tome-ci, je n'ai plus trop envie de découvrir celui-ci dans son propre tome. Il est vrai que ces quatre tomes doivent être indépendants les uns des autres, mais je dois bien avouer que tant d'infos sur Yannis me laissent perplexe quant à l'intérêt de me lancer dans son histoire. Concernant Stéphane, je dois bien avouer que je ne m' y suis pas beaucoup attachée. Je l'ai trouvée trop impulsive et je n'ai pas été émue par ses états d'âme. Certes, ce caractère fort donne une couleur au personnage créé, mais rien à faire, je n'ai ressenti aucune empathie pour elle. J'ai eu l'impression que ses réactions étaient un peu "exagérées". Maintenant, étant donné le contexte de l'histoire, peut-être que son comportement est approprié, mais cela n'a pas fonctionné pour moi.
 
Pour finir, l'histoire en elle-même manquait d'un je ne sais quoi: il y avait de l'action, mais je n'ai pas été happée par celle-ci. Jamais je n'ai tourné les pages de manière impatiente. J'ai avancé tranquillement en me disant : on verra ce qui se passera. Or, quand je suis prise dans une histoire, je suis une pile électrique et j'essaye de lire le plus vite possible pour savoir la suite. Je n'ai pas aimé la fin qui laisse trop d'ouverture et j'espère que les autres tomes m'éclaireront sur l'épilogue de cette saga.
 
En conclusion, c'est loin du coup de cœur littéraire auquel je m'attendais, je suis incapable de mettre un terme précis sur ce qu'il me fallait de plus pour être complètement amoureuse de cette série. Cependant, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé parce que ce roman contient des éléments intéressants et je suis arrivée au bout sans soucis, mais sans l'impatience qui me caractérise. En tout cas, je tenterai prochainement le tome de Jules qui j'espère me plaira un peu plus.

Mon avis de prof

Même si mon avis en tant que lectrice n'est pas 100% positif, ce roman pourrait plaire aux adolescents. D'ailleurs, j'en ai déjà parlé avec des élèves de première année, 12-13ans, et certains veulent déjà l'acheter et le lire. Je dois bien admettre que ce roman pourrait faire l'objet de travaux intéressants : par exemple diviser la classe en 4 groupes, chaque groupe lit un des 4 livres, le présente et pourrait s'engager une comparaison entre les différents tomes, les réactions des différents personnages, etc. Ce projet correspondrait parfaitement au programme des 3e qui demande beaucoup d'analyses et de comparaisons d'œuvres littéraires.



mercredi 28 octobre 2015

Nous les menteurs, E.Lockhart

E. LOCKHART, Nous les menteurs, Gallimard jeunesse, 2015

Le résumé


Cadence Sinclair a tout pour être heureuse : elle vient d'une famille riche à la tête de laquelle se place un grand-père qui l'adore étant donné qu'elle est la première petite-fille de la famille. Chaque année, Cadence et ses parents se rendent sur l'île familiale et retrouvent ainsi le reste des Sinclair. Mais à l'été quinze, tout ne se passe pas comme prévu, les parents de Cady se séparent et les relations familiales battent de l'aile. Et puis, un accident survient...Cadence se réveille et ne se souvient de rien. Que s'est-il passé? Pourquoi personne ne lui donne-t-il de nouvelles? Pourquoi l'envoie-t-on en Europe pendant les vacances à la place de la laisser retourner sur l'île? Et si la vie rêvée de Cadence n'était pas si parfaite que ça? Parce que non, l'argent et le luxe ne font pas tout...
 
 
 
 
 
 

 Mon avis de lectrice

 
Quel roman saisissant et émouvant! Je l'ai terminé en ce début de soirée et j'ai dû retenir mes larmes pour éviter de pleurer dans le train et d'avoir l'air d'une folle ( en même temps, dans le train, il y en a pour tous les goûts). En tout cas, ce livre m'a énormément plu et surtout, il m'a émue, surtout grâce à la fin très surprenante: jamais je n'aurais imaginé cette conclusion qui est loin d'être niaise. L'auteur a réussi à créer une fin qui nous prend au cœur et, je me suis dit, zut, pour une fois, j'aurais aimé que ça se termine bien. Sans vouloir spolier, attendez-vous à être étonné par la fin et surtout très triste voire en colère que l'auteur puisse terminer son histoire de la sorte. Personnellement, j'aime les histoires qui ne se terminent pas trop bien, mais j'avoue qu'ici, Madame Lockhart a fait fort.
 
Concernant l'histoire, j'avais peur de m'ennuyer - car au final, on ne fait que suivre Cadence dans sa vie et ses tentatives pour retrouver sa mémoire - mais pas du tout, je me suis attachée au personnage et même si parfois elle se plaint beaucoup, on la comprend et on compatit, encore plus quand on arrive au bout du roman. Ce roman m'a un peu fait penser à Dallas et Aux feux de l'amour dans le sens où on suit une famille riche qui dépend financièrement d'un patriarche aux pouvoirs suprêmes. On le sent bien: Harris a mainmise sur toutes ses filles et petits-enfants; chacun doit lui prouver son amour, ses valeurs et sa fidélité envers la famille pour espérer un héritage et Harris en profite, inconsciemment, du moins c'est ce qu'on imagine, il fait en sorte que ses filles se déchirent pour l'héritage et que chacune lui prouve son attachement à la famille. De plus, ses filles dépendent complètement de lui, elles sont effrayées à l'idée qu'il les déshérite parce qu'aucune n'a de vrai job et  l'une des trois refuse même d'épouser l'homme qu'elle aime parce qu'elle sait que son père n'approuverait pas. Il n'y a rien à faire, Harris a tout d'un Victor Newman, excepté les conquêtes féminines. 
 
Certes cette comparaison s'arrête au comportement d'Harris et je ne voudrais pas vexer l'auteur en comparant son histoire avec cette série-télé, parce que l'histoire d'E. Lockhart a un sens, une réelle profondeur: Cadence souffre de culpabilité, d'un mal-être intérieur qu'elle ne réussit à saisir qu'une fois sa mémoire retrouvée. Et puis, on entre dans les histoires des familles riches, respectées de tous; on pourrait croire que tout est magnifique, que la vie est belle et pourtant! L'argent déchire, la jalousie aussi, seule une tragédie permet aux sœurs de se rapprocher et encore, se rapprocher oui, mais chacune a un vice : l'alcool, la maniaquerie, le somnambulisme. Le pire c'est que si la situation avait été différente, il est certain que la fin n'aurait pas été la même et ça, les filles d'Harris le savent. Si elles n'avaient pas cherché à faire de leurs enfants de parfaits petits-enfants avides et suppliant leur grand-père à la place de leur mère, ce qui se déroule à la fin, ne serait pas arrivé. L'auteur nous laisse des messages : faire preuve d'un peu plus de gentillesse, c'est que dit Mirren à Cadence et surtout, que l'argent ne fait pas le bonheur. Au contraire, ici, c'est lui qui est la cause des malheurs.
 

Mon avis de prof

Dès que Gallimard sort ce livre en poche, je l'inclus dans mon cours. Il est tellement complexe et fait passer tant de messages que j'en ferai une lecture en classe avec mes élèves afin de les suivre dans cette lecture et de pouvoir, avec eux, analyser et discuter de toutes les richesses du roman. De plus, j'aurais hâte de savoir ce que les élèves penseraient de la fin, car je suis certaine qu'ils ne s'y attendraient pas. C'est dommage qu'il ne soit disponible qu'en grand format, parce que si j'avais pu, je l'aurais déjà fait acheter à mes élèves de deuxième année secondaire qui sont de bons lecteurs afin de le lire avec eux. Je le conseillerai pour des 3e secondaire voire des 2e très bons lecteurs, car ce n'est pas un livre facile: rempli de magnifiques métaphores et de pistes de réflexion sur l'argent, le bonheur, la famille et j'en passe. Bref, un petit chef-d'œuvre que je conseille à tous mes collègues de français! Et aux autres aussi d'ailleurs!


samedi 24 octobre 2015

La liste de Vivian Siobahn

V. SIOBAHN, La Liste, Paris, Nathan, 2013

Le résumé


Dans le lycée de Mout Whashington, une liste est publiée chaque année. Cette liste a pour but d'élire les plus laides et les plus jolies filles de l'école. Cette année ne déroge pas à la règle et quand elle est publiée, la liste sème le trouble, remet les amitiés en jeux, en crée d'autres, mais surtout, elle prouve que le lycée est loin d'être un lieu paisible où tous les adolescents se sentent bien dans leur peau.

 Mon avis de lectrice


Cela faisait longtemps que je voulais lire ce livre, mais lorsque je me rendais à la librairie je ne le trouvais pas, idem pour les bouquineries et la bibliothèque. Jusqu'au jour où je me suis rendue à la bibliothèque de Huy et là, bonheur, je l'ai trouvé. Ni une, ni deux, je l'ai commencé, ne pouvant plus attendre.
Je n'ai pas du tout été déçue. On pourrait croire qu'après avoir patienté autant avant une lecture, les exigences sont telles qu'on est forcément déçu. Et bien pas du tout. J'ai vraiment été happée par cette histoire qui, même si de base, n'est pas très originale, m'a donné envie d'en connaître le dénouement.
Dans ce roman, on suit donc les 8 filles nommées sur la fameuse liste: 4 étant les plus jolies et les 4 autres, les plus moches du lycée. De suite, l'histoire de ces jeunes filles m'a touchée: j'ai senti venir la catastrophe que pouvait avoir un pareil bout de papier pour des adolescentes en recherche de leur identité. Le pire étant Jennifer, élue la fille la plus moche pour la 4ème année consécutive. L'auteur passe d'une fille à l'autre, assez compliqué de s'y retrouver au début, mais on s'y fait vite, ce qui permet de savoir un peu ce que chacune pense et de se mettre à leur place. Et on se dit : Comment aurais-je réagi dans pareilles circonstances. L'histoire continue et on apprendre de plus en plus sur les héroïnes: certaines essayent de se montrer fortes, d'autres malgré leur beauté se sentent mal dans leur peau et celles qui restent prennent ça tellement à cœur que leur vie change, bascule, parfois en bien, mais aussi en mal. J'ai trouvé que l'auteur allait assez bien au fond des choses, mais la gourmande que je suis en aurait voulu encore plus; 400 pages pour raconter la vie de 8 filles, c'est peu au final. On pourrait croire que ça reste superficiel, mais pas du tout, l'auteur nous fait réfléchir sur ce que c'est d'être une adolescente et nous montre, dans ces 8 personnages, que tout le monde ne se ressemble pas et n'agit pas de la même manière. Il fait aussi passer le message que la beauté n'est pas tout et que même belles, certaines filles se sentent mal ou que la beauté peut parfois causer des problèmes dans une vie sociale. Vivian Siobahn nous dépeint, avec ces 8 filles, les principaux traits de caractère et réactions qu'il est possible d'avoir en tant qu'ado.


Mon avis de prof


Je donnerai sans aucun doute ce roman à lire à mes élèves en 3ème secondaire voire 4 technique ( entre 14-17ans). Je crois que des plus jeunes auraient des difficultés à comprendre le message laissé par l'auteur. Ce roman me semblerait idéal pour aborder la question de la beauté, de l'adolescence et aussi de la stigmatisation des camarades un peu différents. Je vois bien ce livre dans une séquence sur l'argumentation, car il donnerait une bonne base aux élèves sur les sujets susdits. De plus, l'écriture reste très abordable et je pense que les jeunes filles en particulier seront touchées et se mettront vite à la place des héroïnes. Certes, certains personnages plairont plus que d'autres, mais la fin les laissera pantois et les fera réfléchir sur le fait qu'il ne faut pas se fier aux premières impressions. Le seul bémol c'est que je pense que ce livre ne plairait pas aux garçons; certains pourraient apprécier, mais une minorité. Il est clair que les filles sont le public cible: 8 héroïnes donc essentiellement des problèmes féminins sont soulevés comme le maquillage, la féminité, etc. Il faut donc, si on a envie de le donner à lire dans ses classes, prévoir un livre différent pour les garçons, pour éviter de dégoûter ceux-ci de la lecture à cause d'un livre qui ne les intéressait pas.