vendredi 6 novembre 2015

Arena 13, Joseph Delaney


 



Joseph DELANEY, Arena 13, Montrouge, Bayard Jeunesse, 2015


Le résumé


Dans le futur, les hommes ont presque disparu; les survivants vivent enfermés dans le pays de Midgard.  Dans les arènes de Gindeen, les bookmakers ont créé une vraie "industrie"; des combats ont lieu et les paris rapportent gros.
 C'est dans ce contexte que Leif arrive en ville: il veut combattre dans l'Arène 13, la plus dangereuse de toutes,  et demande à Tyron de le former afin de réaliser son rêve. Mais derrière tout cela, Leif n'a qu'un seul et unique but: vaincre Hob, l'épouvantable créature qui peuple ces terres et l'assassin de sa mère.
 
 

Mon avis de lectrice

 
Un grand merci à Booknode et aux Editions Bayard de m'avoir donné l'opportunité de lire ce roman dans le cadre de Lire avant tout le monde avec booknode.
 
Déjà quelle surprise et quelle joie lorsque j'ai découvert le livre dans ma boite aux lettres! Étant déjà fan de la couverture, en ouvrant le paquet, je n'ai pu retenir le WAOUHHH qui est sorti de ma bouche. Quel magnifique travail cette illustration! On ne peut qu'avoir envie de découvrir le roman en ayant cela sous les yeux. Une fois le livre lu, je me suis dit que la couverture représentait très bien l'histoire: le rouge pour le sang versé et les couleurs du fond pour montrer à quel point ce roman peut être noir, sanglant voire un peu effrayant. Le titre et le casque en avant-plan, ça donne vraiment de peps et de la profondeur à l'illustration. Bref, j'adore! Et, il faut le dire, une bonne couverture attire déjà une bonne partie des lecteurs.
 
Concernant l'histoire, j'ai trouvé les idées de l'auteur assez originales: de toutes les S-F que j'ai pu lire, je n'avais jamais entendu parler de Lacres, Djinns, etc. J'ai également apprécié certains choix de l'auteur comme le fait que Leif ne gagne pas le Tournoi des Apprentis. Dans d'autres histoires, peu importe que le héros ne sache pas s'entrainer suffisamment, il aurait gagné parce que c'est le héros et qu'il est le meilleur, cela semblerait normal. Or, ici, l'auteur a fait un choix logique et plutôt réaliste: même si Leif est talentueux, comment peut-il gagner alors qu'il n'a que quelques moins d'entrainement? Donc, il ne s'impose pas et même si ses résultats sont bons, non, il n'est pas encore le meilleur. Ça change de tous ces personnages principaux parfaits et invincibles.
Cependant, un petit bémol pour ce qui est du cadre spatio-temporel; je ne sais pas si c'est moi qui ai mal compris ou si l'auteur s'y est mal pris, mais je n'avais pas l'impression d'être dans une science-fiction. J'avais plutôt le sentiment d'être dans un monde complètement différent du notre et d'être dans de la fantasy: la magie d'Hob, les combats style mythologie, et même le vocabulaire,comme djinns, wurde, etc., m'ont vraiment fait penser à ce genre de littérature. Certes, on sait que c'est un monde futur, dans lequel les humains ont presque tous disparu, mais par rapport à ce premier tome, je n'ai pas vu assez d'éléments qui m'ont permis d' entrer en SF, si ce n'est les lacres qui sont contrôlés par une sorte de programme. Dans tous les cas, cela n'a pas entaché mon plaisir , mais tout au long de ma lecture, je me suis fait cette réflexion concernant le contexte de l'histoire.
Un autre point qui m'a marquée dans ce roman, c'est la façon dont l'auteur a choisi de traiter et de montrer les combats; on a vraiment l'impression que les combattants sont des chevaux qui doivent gagner une course. Joseph Delaney nous montre que, même dans ce genre de monde, l'argent a son importance et que l'homme garde ses vices: les jeux, les paris et surtout le fait de traiter les siens comme des animaux si cela peut lui rapporter de l'argent. On peut aussi faire le lien avec l'Antiquité romaine lorsque les gladiateurs combattaient pour le plaisir du peuple qui s'amusait de les voir s'entretuer. Il en va de même pour les lacres; j'ai directement associé la scène dans le sous-sol de l'Arène aux combats de chiens, illégaux, à notre époque. 
 
Ensuite, je dois dire que j'ai bien aimé le personnage principal, Leif, je l'ai trouvé très mâture malgré son âge et, même s'il s'est laissé piéger quelques fois, assez réfléchi. J'ai apprécié sa force de caractère et même quand il se plaignait, il se reprenait toujours et redevenait fort et combatif. Par contre, je n'ai pas du tout été charmée par Kwin! Je l'ai trouvé trop arrogante, avec son sale caractère, j'avais envie de lui mettre des claques. Certes, la question du sexisme est abordée puisque les femmes ne peuvent se battre dans les arènes, mais Kwin est un personnage trop impulsif qui n'hésite pas à mettre la vie des autres en danger pour son plaisir et pour se prouver qu'elle peut combattre. Je suppose que son caractère a plu à d'autres lecteurs, mais moi qui, d'habitude, aime les personnages dans ce style, là, ça n'a pas fonctionné du tout.
 
Pour finir, j'ai apprécié la plume de l'auteur; on parcourt les pages sans s'en rendre compte, on suit l'histoire qui est bien organisée. Les descriptions ne viennent pas ralentir le rythme  et pour un premier tome qui place l'intrigue et le contexte, l'action est présente et je ne me suis pas ennuyée du tout.
 
En conclusion, un premier tome prometteur dont j'ai hâte de découvrir la suite.
 

Mon avis de prof

 
Je suis presque certaine que les élèves entre 12 et 16 ans adoreraient ce roman! Tout y est pour les accrocher : un adolescent dont la vie n'est pas facile, de l'action, des combats, un "précepteur" qui va s'y attacher, une petite amourette, un méchant effrayant,...Bref, la bonne recette pour intéresser les jeunes selon moi.
De plus, ce qui, pour moi, est un point positif, c'est le fait que le personnage principal soit un garçon. J'ai souvent l' impression, sauf dans certains cas, que les héros masculins peuvent toucher un plus large public que les héroïnes. En général, une fille peut transférer sa personnalité à un personnage masculin; or l'inverse est plus difficile. Du moins, c'est ce qui est ressorti de plusieurs conversations avec mes anciens et nouveaux élèves.  
Concernant l'utilisation de ce roman en classe, je crois qu'un travail de comparaison entre la couverture et l'histoire serait géniale. En partant de la couverture, voir un peu ce que les élèves imaginent et puis comparer en lisant le livre. Et pour finir, pourquoi ne pas essayer de leur en faire écrire la suite? Simple, mais efficace. On pourrait aussi envisager des discussions autour des paris et des combats illégaux et de faire, aussi, le lien avec l'Antiquité romaine.
Personnellement, j'aurais des difficultés à l'inclure dans un thème précis puisque j'estime que le roman flotte en la SF et la Fantasy. Vu que la SF est abordée en 3 ou 4, on pourrait le proposer en même temps, mais selon moi, ce n'est pas vraiment le modèle type de SF. Ou alors, il faut le faire lire dans l'optique de prouver aux élèves qu'un auteur peut écrire un certain genre, mais surfer sur un deuxième en même temps.
Bref, pas mal de choses à faire, mais, d'abord, il faut attendre et espérer qu'il sorte en version poche.
 
 
 




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